Cinq choses à ne pas faire à l'automne

Feuille d'érable dans la sauge. Photo par Jasmine Kabuya Racine.
1. Penser que le gel n'arrivera pas
Il y a des rêveurs, comme moi, qui constatent que l'automne est présent, mais qui s'accrochent aux quelques degrés et s'imaginent qu'il en sera ainsi pour encore bien des jours. Non! Le premier gel de l'automne arrivera très bientôt (s'il n'a pas déjà eu lieu) emportant avec lui le persil italien qui était si magnifique et vous fera courir pour planter les derniers bulbes, spécialement ceux de l'ail. Il fait beau? Il ne faut pas relâcher et faire le maximum de tâches avant que le froid glacial ne gâte le plaisir de travailler dehors.
Cette année, le ginkgo n'a pas vu arriver le premier gel! Une seule nuit froide a suffi pour le dénuder sans que son feuillage n'ait pris la couleur dorée qui lui va si bien à l'automne. Photo par Jasmine Kabuya Racine.

2. Se dire qu'il n'y a plus rien à voir au jardin
Faux. À ses débuts, l'automne est une période de contrastes, de couleurs chaudes sur fond d'air frisquet.  Si vous avez pris soin de planter quelques graminées, vous êtes alors récompensés d'un des plus beaux spectacles avec elles. À l'heure où le soleil décline, j'aime aller prendre quelques minutes pour perdre mon regard ou l'oeil de ma caméra dans le jeu de lumière des floraisons des celles qui illuminent le décor. 

Panic (Panicum virgatum  'Rotstrahlbusch')
Miscanthus gracillimus. Photo par Jasmine Kabuya Racine.
La légèreté du sporobole (Sporobolus heterolepis) est magique. Photo par Jasmine Kabuya Racine.
Il y a aussi une panoplie de vivaces dont les floraisons s'épanouissent lorsque les jours raccourcissent. Dans mon jardin elles se nomment asters, verges d'or, anémones, actées, topinambour. Il y a aussi des annuelles qui vous seront fidèles jusqu'à ce que mort par congélation s'en suive. Toujours chez moi, ce sont les soucis ou calendulas, verveine de Buenos Aires, laitues (oui!), rudbeckies hérissées, pétunia multiflora, tagètes à feuilles tenues, sans omettre les choux! Et je n'ai pas nommé les conifères et les plantes au feuillage pérenne...

Actée 'Chocoholic' (Actea racemosa). Une amie et voisine a adoré son parfum prenant qui lui rappelle «le propre»! En arrière plan, le pin suisse (Pinus cembra) qui enjolive durant les quatre saisons.


La rencontre de 2 vignes (Parthenocissus tricuspidata). À gauche, vigne vierge japonaise 'Vetichii' qui passera du vert sombre au bourgogne. À droite, vigne vierge ou lierre de Boston qui rougit sans pudeur.
Laitue inconnue issue d'un mélange. Je trouve le contraste de violet et de jaune superbe.  Photo par Jasmine Kabuya Racine.
Elle a l'apparence d'une abeille pourtant, c'est une syrphe (mouche)!
Merci à Robert de Belgique pour l'identification.
3. Pleurer la mort de votre potager
Lorsque mon plant de zucchinis a rendu l'âme un peu trop tôt, j'ai eu ma première déception d'une longue série. On devient dépendants de ce garde-manger extérieur et lorsqu'il s'amenuise chaque jour, y'a de quoi pleurer (retrouver les tomates de l'épicerie? NON!). Mais si vous avez fait quelques provisions de vos récoltes sous forme de conserves, de produits congelés, de courges entreposées, d'herbes salées, séchées ou en pesto vous êtes quelque peu sauvés du blues du potager. Autrement, il y a bien quelques plantes qui aiment croître dans la fraîcheur et qui, bien protégées (par une toile, une cloche ou des feuilles mortes) sauront encore vous nourrir pour quelques semaines. Parmi celles-ci, certaines laitues, bettes à cardes, betteraves, carottes, mizuna, mâche, choux, persil, thym, etc. Et si vous êtes un jardinier qui utilise toutes les astuces possibles, vous avez probablement une couche froide
Laitue.  Photo par Jasmine Kabuya Racine.
Bette à carde 'Golden'.  Photo par Jasmine Kabuya Racine.
Maïs 'Pink popcorn' (Zea mays). Une autre façon de se réconcilier avec la mort du potager: manger du maïs soufflé qu'on a fait pousser!
4. Négliger son compost
Peu importe le temps alloué au compostage, une chose que ses disciples répètent ce qu'il adviendra et ce, qu'on le brasse une fois par semaine ou une fois par année! Si notre compost est un laissé pour compte, il faut tout de même lui donner un peu d'amour et surtout, faire de la place pour nos résidus de cuisine d'hiver, parce qu'il est fâcheux d'être au mois de janvier et de ne plus avoir de place dans la boîte à compost. Chaque automne, je me fais donc un devoir de transvider mes 3 boîtes à compost et de profiter de l'abondance de feuilles mortes pour enrichir le compost presque prêt ou pour démarrer un nouveau tas. Et quand on palpe le résultat, on est content d'avoir investi ces quelques minutes de notre vie à composter.
Du compost maison prêt!  Photo par Jasmine Kabuya Racine.

5. Jeter de l'argent aux poubelles
À mes yeux, jeter les feuilles d'arbres tombées, c'est comme jeter de l'argent aux poubelles! À moins que ces dernières ne présentent des signes de maladies qui, si elles étaient laissées sur place, aggraveraient la santé de vos plantes, gardez-les! Vous ne savez pas quoi en faire? Voici quelques pistes:
  • Broyez-les avec la tondeuse, laissez-les sur la pelouse ou poussez-les sur vos plates-bandes pour protéger les plantes des fluctuations de températures et nourrir le sol
  • Conservez-les broyées dans des sacs perforés et humidifiez si nécessaire. En un an ou deux, elles se transformeront en terreau de feuilles (celles des chênes sont réputées riches en oligo-éléments). À ajouter au jardin et au potager.
  • Conservez-les pour vos sentiers dans votre potager ou comme paillis à remettre au cours de l'été dans les plates-bandes


Sentier de feuilles mortes au potager.
Un petit truc. Pour ma part, mes arbres sont la plupart entourés d'arbustes et de vivaces, et non pas de pelouse. Cela fait en sorte que c'est aisé de disposer d'un surplus de feuilles déchiquetées. 

Et vous, qu'ajouteriez-vous à cette liste de choses à ne pas faire?
***
Planter de l'ail, un rituel
Sa culture étant un jeu d'enfant et sa saveur étant à des milles des variétés chinoises qu'on retrouve dans les épiceries, l'ail est planté chaque automne depuis 4 ans chez moi. Et je ne suis pas la seule à être une adepte au Québec. Ici et là, des résidents plantent l'ail dans leur cour ( ma mère le plante dans sa cour au centre-ville de Montréal) et d'autres organisent des célébrations autour de ce bulbe historique, par exemple à travers le Festival de l'ail de St-Anne-de-Bellevue qui présentait sa septième édition cet atuomne! J'imagine très bien d'ici quelques années les Québécois planter de l'ail comme ils plantent des tulipes. 

Bulbilles d'ail. Photo par Jasmine Kabuya Racine.
Cette année, j'expérimente la culture de bulbilles. Il s'agit des minuscules bulbes ou caïeux contenus dans la capsule aérienne au sommet de la hampe au lieu de fleurs: plus simplement, ce sont des petits clones du plant mère. S'ils sont plantés à l'automne, l'été suivant ils donneront un bulbe de petite taille souvent formé d'une seule gousse. Replantés pour une deuxième fois, ceux-ci donneront des bulbes avec quelques gousses de taille modeste. Il s'agit de replanter ces gousses chaque automne jusqu'à obtenir des bulbes aux gousses dodues. Pourquoi planter des bulbilles? Dan Brisebois de la Coopérative Tourne-Sol explique sur son site qu'ainsi un producteur peut s'assurer de ne pas introduire de maladies à sa culture d'ail et aussi accroître sa production en 6 ans environ avec un investissement moindre qu'en ayant procédé au départ avec des bulbes matures. Certes, le point de vue économique est indéniable même pour un petit jardinier et ça peut être aussi une bonne façon de partager une variété avec son entourage. 

Mes bulbilles proviennent justement de la coopérative nommée. Il s'agit de l'ail à col mince artichaut 'Italian Red'. On recommande de faire une plantation un peu plus serrée, de voir à bien irriguer en temps de sécheresse et de sortir délicatement les bulbilles à l'été suivant: la tige est fragile et peu facilement se rompre du bulbe. 


Plus d'informations sur la culture de l'ail?


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