Comment affronter la fin de l'hiver en cinq actions

«Chaque année, la nature nous offre le mois de mai pour se faire pardonner février.»
Bill Tammeus

(Remis à jour le 19 février 2019) Mon amoureux croit que février est le plus long mois de l'année, et ce, malgré ses 28 jours (et l'année bissextile est redoutable!). Il est bien vrai qu'il s'étire ce mois surtout lorsqu'il nous nargue avec son alternance de petits redoux et de pénibles épisodes de froid.

Ce mois enfin derrière nous, mai demeure toutefois un mirage. Mars, auquel est abonné le printemps, n'offre malheureusement que très peu de réconfort. Pour mieux passer au travers de celui-ci, voici ma petite cure personnelle du moment en 5 actions! 

1) Faire pousser des germinations:  faire pousser sa luzerne pour vitaminer sa salade est un cliché grano, je sais. Mais c'est si facile et si valorisant, qu'on serait bête de s'en passer. J'en parlais dans un autre billet, mais j'offre ici la démarche pour vous y mettre dès maintenant. 
Germinations en mélange. Par Jasmine Kabuya Racine.
  • On se procure dans une épicerie d'alimentation naturelle un sac de germinations biologiques (en mélange doux ou rehaussé, luzerne, mung, brocoli, moutarde lentille etc). Y'a en pas près de chez nous? Ces semenciers les offrent en ligne: Horticlub, West Coast Seeds, Johnny's Selected Seeds, VerTige.
  • On fait un petit détour à la quincaillerie où on demande de nous découper une bande de toile métallique ou en plastique ou moustiquaire (vérifiez qu'il ne soit pas toxique) de 15 cm de large. On peut aussi opter pour un carré de 10 cm de coton fromage (ma préférence). Certains aiment le kit tout prêt comme l'offre Vertige.
  • À la maison, on verse une cuillère à soupe de germinations dans un bocal de verre de 1 litre. On recouvre d'une eau tiède ayant bouilli. On applique un carré de moustiquaire non-traité ou de coton fromage (disponible dans les magasins de tissus) sur l'ouverture du pot, on le maintient avec un élastique (ceux des brocolis sont super!) Après 10 minutes de baignade, on rince et on les remet à la saucette avec l'eau tiède, mais cette fois pour 8h à 12h (ou toute la nuit). 
  • Finalement, on égoutte. On met le pot à l'envers dans un bol ou un égouttoir de façon à ce que le pot soit incliné à 45 degrés. On recouvre le tout d'un petit linge ou on met à la noirceur (en le recouvrant d'un linge de table par exemple). Maintenant, il s'agit de se faire une note de rincer nos petites amies 2 fois par jour, matin et soir, durant 30 secondes. 
  • Après 4 à 5 jours, elles auront la radicule pimpante et deux petites feuilles légèrement vertes. On place le pot quelques heures à la lumière pour augmenter la chlorophylle. On les sort du pot, on rince, on retire le plus possible les enveloppes des graines. On peut aussi les baigner dans un bol : les enveloppes flotteront. On s'assure de bien égoutter avec une passoire.
  • On les met ensuite dans un contenant dans lequel on a préalablement déposé un essuie-tout ou mieux, un mince linge au fond. On leur fait une place au frigo. On les saupoudre dans nos sandwichs, wraps, rouleaux de printemps et salades dans les 4 jours qui suivent
Je vous l'avais dit que c'était facile?
Si vous voulez tenter l'expérience des pousses de tournesol avec ou sans terreau, cliquez ici.
Fèves mung germées. Par Jasmine Kabuya Racine.
2) On se réconforte avec des infusions à base d'herbes et de fleurs séchées du jardin ou avec celles qu'on a rentrées l'automne passé comme la verveine citronnelle ou la menthe! On n'a rien de tout ça. Bah, on achète nos plantes préférées ensachées et on prend bonne note d'en faire pousser une ou deux l'été prochain au balcon ou dans la plate-bande. Pour une sélection du tonnerre, on visite Richters et on commande nos semences ou nos plants. Celles que je ne saurais me passer actuellement: camomille, menthe, mélisse, sauge, achillée (celle-là, je la cueille dans les prés autour de chez moi, même pas besoin de me préoccuper de la cultiver!), verveine citronnelle, échinacée, sauge, framboisier.  Cueillies et séchées par moi-même, ces plantes ont des saveurs (et des propriétés) concentrées  fabuleuses.
Verveine citronnelle (Aloysia citrodora), bienfaisante plante pour la digestion et la détente.
Malgré des conditions difficiles, elle survit!
Photo par Jasmine Kabuya Racine.
3) On se gave de lecture de descriptions de fleurs, fruits, légumes et herbes offerts par nos semenciers canadiens. Voici un passe-temps qui habituellement débute au mois de décembre. En ce moment, mes commandes ne sont pas faites, alors je continuer de «lécher» mes catalogues! Je dois dire que mes récoltes de semences personnelles (concombre, tomates, basilic, haricots, cosmos, pétunia, hysope, poivrons, etc.) diminuent le besoin d'acheter. Tant mieux! Je compte toutefois me fournir en graines de betteraves, carottes multicolores, bettes à carde, kale, quinoa, marjolaine et phacélie. Faire des échanges avec ses amis, PlantCatching ou avec les membres du programme Semences du patrimoine permet aussi de sauver des bidous et de faire des jolies découvertes. Pour connaître les adresses de semenciers canadiens, on revisite mes deux billets suivants: «Où acheter ses semences sur Internet» et «Les meilleurs catalogues de semences (version papier) à consulter».

Des catalogues papiers (en voie de disparition?) ou en ligne pour choisir des plantes particulières.
Photo par Jasmine Kabuya Racine.
4) On allume sa lampe de chevet, on s'emmitoufle sous la couette et on s'absorbe dans le dernier bouquin d'Elizabeth Gilbert (faut-il la présenter?) L'empreinte de toute chose. L'histoire d'Alma Whittaker, le personnage principal, est brodé dans les États-Unis du 19e siècle, les voyages, la botanique et la passion des mousses! Un roman que je dévore en ce moment, un cadeau d'anniversaire de mon amie aussi horticultrice qui a su que je plongerai avidement dans ce livre d'où rebondit quelques noms latins. Merveilleux. 451 pages, publié chez Calman-Lévy, 29,95$.

5) On prend soin de nos plantes d'intérieur. Minutieuse avec les plantes de mon jardin, je suis étrangement plus insouciante avec mes plantes d'intérieur. Arrosées de temps à autre (pas trop, car leur croissance est ralenti en hiver), je les laisse se débrouiller. Malgré que je surveille de près mon clivia, qui en mars devrait exhiber sa belle hampe florale si gaie pour la troisième année, il ne requiert que d'un arrosage aux deux semaines et s'accommode d'un coin du salon que je qualifierais de très peu lumineux. Je toise aussi mon amarallys, qui lui n'a pas montré signe de fleur l'an passé. Il a deux tiges vertes, mais aucun indice d'exhibition de tige florifère en vue. Mais je l'ai prévenu, s'il ne fleurit pas cet hiver cela signifiera l'exil! Vous voyez bien que j'aime les plantes d'intérieur qui ne font pas dans le caprice.

Quand même, je les gâte de temps à autre. Dans ces moments de chouchoutage, je prends 5 minutes pour dépoussiérer les plantes à larges feuilles lisses avec un linge humide (il peut être trempé dans du lait, un fond de bière ou on substitue le linge par une pelure d'une banane!). Une à deux fois dans l'hiver, je donne aussi le traitement spa (c'est-à-dire la douche) à la fougère et je l'entends presque me remercier.

J'ai testé la technique de la pelure de banane sur mon clivia et la poussière décolle bien en effet.
Photo par Jasmine Kabuya Racine.
 On a une plante dont ne connaît pas les préférences en matière d'entretien? Pour savoir quels soins offrir à qui, on consulte les fiches sur les plantes d'intérieur du Jardin botanique de Montréal. Sinon, on sort de la bibliothèque (la nôtre, celle de notre belle-maman ou de notre ville) un livre sur les plantes d'intérieur. J'en possède deux pas jeunes jeunes, mais toujours utiles: Guide des plantes pour la maison de Benoît Prieur (1994) et 200 plantes d'appartement en couleurs de G. Kromdijk (1967) dont j'adore les photos rétro.

J'adore les vieux livres et celui-ci en est un beau déniché usagé par ma mère bouquineuse.
Photo par Jasmine Kabuya Racine.
Et si notre logis souffre d'un déficit de verdure, on va faire un tour chez son pépiniériste pour adopter une plante qui nous sera d'excellente compagnie en cette fin d'hiver et espérons-le, pour ceux à venir...

Commentaires

  1. Toujours d'aussi bonnes suggestions. Merci pour ce beau billet. La saison de jardinage est amorcée au potager urbain avec quelques semis. Chez vous?

    RépondreEffacer
  2. Salut Josée (et Michel),
    Merci pour le commentaire! Il me fallait partager ces petits trucs de jardinage intérieur pour patienter jusqu'au réchauffement si attendu!

    Oui, j'ai démarré des semis de pensées et de pétunias. Pour le reste, j'attends dans deux semaines.

    Avez-vous des nouveautés au potager cet été? Qui revient après avoir passé le test du goût?

    Merci de ton passage!

    RépondreEffacer
  3. Je viens de lire ce doux billet incluant une belle suggestion de roman qui nous plonge dans le merveilleux monde de la botanique du XIXe siècle !

    Merci Jasmine !

    RépondreEffacer
    Réponses
    1. Ça fait plaisir que ce billet soit apprécié. Merci beaucoup du commentaire!

      Effacer

Publier un commentaire

J'adore vous lire!

Messages les plus consultés de ce blogue

Au coeur de l'été, une boisson rafraîchissante

Où acheter ses semences sur Internet ?

Les meilleurs catalogues de semences (version papier) à consulter

Qu'ont en commun les oeufs, les bananes et le café?

Arracher des pissenlits, une guerre enrichissante

Que faire avec les feuilles de lavande?

Une cabane dans un arbre...pour les grands !

Comment semer des glands de chênes + un texte inspirant de Robert Poupart, un semeur d'arbres

Faire pousser des tomates à l'envers: le bricolage

Reconnaître l'herbe à puce